c'est toujours par choix qu'on se prostitue…
On voit souvent des reportages où certaines escort girls et prostituées vantent les avantages de leur activité. On nous impose une vision qui peut nous faire penser qu’on choisit toujours la prostitution.
Mais peut-être que ça vaut le coup de se poser la question ?
Dans le cas des réseaux où les femmes sont enlevées et mises de force sur le trottoir, la réponse est claire pour tout le monde. Dans les autres cas, les gens ont des avis partagés.
Si on se prostitue pour faire comme ceux de notre entourage, peut-on parler de choix ? Et si c’est une suite de ruptures familiales et sociales qui ont conduit petit à petit vers la prostitution ? Et si c’est pour pouvoir s’offrir ce dont on a envie, même si ce n’est pas nécessaire ? et si c’est pour payer sa dose de drogue quand on est toxicomane ?
Pourquoi certains se prostituent et d’autres non… ? Autant de questions qui méritent d’être posées pour que chacun y réfléchisse…
C’est le plus vieux métier du monde…
On pense souvent ça… Mais quand on dit ça, on sous-entend que ça ne sert à rien de changer les choses puisque ça a toujours existé et ça sous-entend aussi que ce métier est un métier comme un autre….
Mais pourtant, contrairement à ce qu’on croît, la prostitution n’a pas toujours existé dans l’histoire.
A l’origine, pendant l’antiquité grecque, il y avait la « prostitution sacrée ». Les femmes devaient se donner à un mendiant une fois dans leur vie pour se sacrifier. Petit à petit, il y a eu des transformations et la prostitution est devenue commerciale.
Les clients sont des paumés et des frustrés…
Autant dire que si la prostitution n’existait pas il y aurait plein de violeurs dans les rues !!
Mais contrairement à cette idée que beaucoup se font, les clients sont des « monsieur tout le monde »…
Ils font partie de toutes les classes sociales, ils ont tous les âges, ils sont de toutes les origines, ils sont mariés ou pas, ce sont des hommes ou des femmes, et il est impossible de donner un profil typique.
« À celui qui t'a fait célèbre, fais un mérite de ce que tu es… » (Publilius Syrus)
On se prostitue pour de l’argent…
La première fois, c’est souvent parce qu’on manque d’argent qu’on se prostitue, même si on ne se reconnaît pas dans ce mot. Ces sommes qu’on commence à gagner nous poussent à continuer.
Mais il faut considérer cet argent comme « un pacte » qui rend possible l’insupportable. On se prostitue pour survivre, ou pour faire comme ceux qui nous entourent.
Un engrenage commence car quand on se prostitue on n’a pas de fiche de paye et c’est donc difficile de sortir de la précarité (par exemple trouver un logement... ), et parce qu’on s’habitue à gagner beaucoup d’argent.
Mais souvent, chez les jeunes notamment, c’est autre chose que de l’argent qu’on nous donne en échange. Ca peut être le droit de rester dans un appart, un baladeur mp3, des fringues ou même de la protection de groupes influents dans son quartier.
« Je n’ai mal nulle part…, sauf quand j’appuie »
La pornographie n’a pas d’impact sur les relations sexuelles…
Ce qu’on voit dans les films pornos ne ressemble pas du tout à la réalité !
Dans une relation normale, il y le désir, la séduction, le choix du partenaire alors que dans les films pornos, on nous présente le sexe sans intimité, sans résistance et sans séduction. Les images et les situations montrées sont complètement irréelles : les femmes agissent comme des êtres sexuels soumis aux fantaisies et aux fantasmes de l’homme, contentes d’être traitées comme des objets inférieurs…
La pornographie est le reflet de notre société de consommation. Le fait de payer doit-il donner accès à une sexualité sans risque et sans tabou, et surtout sans véritable relation ?
Si on a pense trouver des réponses aux questions qu’on se pose sur la sexualité en regardant un film porno, on risque de se tromper plus tard, et d’avoir une image déformée de la réalité.
Au lieu de comprendre et d’apprendre, on va au contraire se poser plein de nouvelles questions sur ses capacité physiques car on ne tient pas compte du fait que les scènes tournées sont programmées, faites en plusieurs fois et sur commande du réalisateur.
Il n’y a que les filles qui se prostituent…
Peut-être est-on plus habitué à voir des femmes se prostituer… Mais en réalité, il y a aussi des garçons. Pour la majorité d’entre eux, leurs clients sont des hommes.
Dans certaines grandes villes, un tiers des personnes qui se prostituent sont des garçons. Certains sont homosexuels, d’autres non.
Les mineurs prostitués en France viennent de Roumanie et d’Afrique…
Ce sont les jeunes prostitués étrangers qui sont les plus visibles. Ils arrivent avec des réseaux mafieux organisés en France, en général pour quelques mois.
Mais il y a aussi une autre forme de prostitution, moins connue, celles des jeunes français. Ils sont entre 5000 et 50000, il n’y a pas de chiffres précis, mais on sait qu’ils existent. La plupart ne se considère pas comme des « prostitués » car ils ne sont pas sur le trottoir et ils ne louent pas forcément leur corps contre de l’argent.