Dans la loi, se prostituer c’est accepter ou proposer des services sexuels quels qu’ils soient en échange d'une certaine somme d'argent, mais aussi contre des biens comme un logement, des cadeaux, de la nourriture, ou d’une reconnaissance dans un groupe.
Se prostituer, ce n’est pas forcément être sur le trottoir… La plupart du temps, c’est même bien différent ! Cette image que l’on se fait n’est plus vraiment à l’ordre du jour…
Le plus souvent c’est autre chose et c’est surtout très compliqué de se rendre compte ou d’accepter qu’on est en train de se prostituer. Des amis nous proposent des plans pour gagner de l’argent facile, parfois ça nous dérange pas tant que ça, des fois il suffit de pas trop y penser le soir…
On ne sait pas vraiment où ça commence, parce qu’on pense qu’on fait ce qu’on veut de son corps, et parce qu’on pense dominer la situation.
Mais la prostitution ça commence insidieusement, on passe par différentes étapes et on ne veut pas ou on ne peut pas se rendre vraiment compte de ce qu’on fait.
Souvent, ce qu’on fait dans ces moments là, on a du mal à en parler à des gens extérieurs.
Pourquoi ?
Peut être parce qu’au fond on sait que tout le monde ne le fait pas…
« Gagner de l’argent… mais à quel prix ? »
On n’y pense pas au début, car dans notre entourage c’est banalisé, et puis la spirale nous entraîne dans un monde de violence qu’on n'avait pas imaginé…
ki se prostitue ?
Aujourd’hui, les personnes qui se prostituent font partie de toutes les couches sociales et de toutes les origines.
Ce sont des garçons, des filles, des mineurs, des majeurs, des français, des étrangers…
Ce sont aussi des gens qui passent par des salons de massage, qui utilisent internet, qui trouvent ceux qui leur donnent de l’argent par leur entourage ou qui sont sur le trottoir… On ne peut pas dessiner un profil type, car il y a autant de différences entre les personnes touchées que de différentes façons de louer son corps…
Les statistiques montrent que depuis quelques années, les garçons sont de plus en plus nombreux à se prostituer.
On a aussi remarqué que la prostitution des étrangers s’est beaucoup développée. La majorité d’entre eux viennent des pays de l'est et d'Afrique noire. Des réseaux de traites des humains organisent le trafic de ces victimes. On leur promet un travail, ou on les enlève, on abuse d'eux et on les met sur le trottoir de force.
Ils sont combien ?
Selon l’OCRTEH, qui est l’Office Central de Répression de la Traite des Etres Humains, il y aurait en France entre 15.000 et 18.000 personnes prostituées.
Le nombre de mineurs prostitués en France est difficile à définir mais les chiffres donnés par les associations permettent de penser qu’ils seraient entre 6.000 et 10.000 à être victimes de la spirale de la prostitution.
La plupart d’entre eux ne s’en rend pas vraiment compte, ou du moins ne se reconnaît pas dans ce mot de « prostitué ».
Et la loi dans tout ça ?
Pour commencer, il est vraiment important de rappeler qu’un majeur et un mineur ne sont pas considérés par la loi de la même façon…
En ce qui concerne les mineurs qui sont amenés à louer leur corps, on considère que c’est TOUJOURS un crime et les « clients » sont systématiquement punis.
Pour les majeurs, c’est un peu différent. Comme le racolage, c’est-à-dire chercher à avoir des clients est interdit en France, mais que louer son corps ne l’est pas, la prostitution a un statut qui n’est pas bien défini.
En se cachant, ou en s’éloignant du centre-ville, les personnes qui sont prostituées ont moins de risques d’avoir une amende par la police, mais elles s’exposent bien plus aux risques de la violence.
Si la prostitution n’est pas interdite, le proxénétisme est lui interdit et puni par la loi.
C Koi un proxénète ?
On l’appelle aussi le mac, le maquereau, le souteneur ou le ruffian… C’est la personne qui organise ou qui tire profit de la prostitution de quelqu’un d’autre.
Le proxénétisme est puni par la loi, et depuis le 13 avril 1946, les maisons clauses sont interdites en france.
Et dans les autres pays ?
Dans l’histoire, la prostitution a été parfois interdite, parfois réglementée et parfois tolérée….
Chaque pays a son opinion sur la façon dont on doit considérer le fait de se prostituer.
En Allemagne et en Hollande, certains veulent légitimer la prostitution et le proxénétisme. Ces gens sont influent au sein du Parlement européen et ils veulent faire de la prostitution un métier reconnu.
« L’homme moderne place la liberté sexuelle au centre de ses revendications… »
( Wassyla Tamzali )